Barrière d'entrée
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En économie, on désigne par barrières à l'entrée les obstacles que doit surmonter une entreprise désirant se lancer sur un nouveau marché. Les barrières à l'entrée sont établies par les acteurs déjà en place sur le secteur en question ou par la réglementation.
Un acteur établi du secteur a intérêt à ce que les barrières à l'entrée soient le plus élevées possible, c'est-à-dire à ce qu'un concurrent ait du mal à configurer son organisation et à accéder à des ressources spécifiques ou aux canaux de distribution nécessaires.
En revanche, l'intérêt pour le consommateur est plutôt que les barrières à l'entrée soient basses afin de favoriser les nouveaux entrants et de stimuler la concurrence.
On peut distinguer deux types de barrières à l'entrée: les barrières naturelles et artificielles.
Les barrières naturelles sont celles qui ne dépendent pas de la volonté des acteurs: ce peut être des coûts fixes importants décourageants pour des entrants potentiels, comme des coûts de recherche-développement importants pour démarrer, par exemple dans l'industrie aéronautique ou la construction de centrales nucléaires. Ce peut être aussi des coûts marginaux décroissants, c'est-à-dire en présence d'un monopole naturel.
Les barrières artificielles à l'entrée sont celles qui sont le produit d'une stratégie: des dépenses de publicité qui orientent les choix de consommation, des dépenses de marketing, de développement de l'innovation de produit,...
Une question majeure est celle de la légitimité de ces barrières, et sur la nécessité de les supprimer : c'est le rôle de la politique de la concurrence, qui en Europe semble supplanter peu à peu la politique industrielle. La théorie des marchés contestables (W. Baumol) souligne que les barrières à l'entrée (et à la sortie) sont les obstacles à la « contestabilité » du marché (existence d'une concurrence potentielle).
Une barrière à la sortie peut également être vue comme une barrière à l'entrée : Une entreprise décidera de ne pas entrer sur un nouveau marché si elle considère qu'une sortie hypothétique de ce marché génère des coûts indésirables.
Exemple : Un professeur explique à ses élèves que pour assister à son cours, ils devront payer 5 euros à la sortie du cours.
Résultat : certains n'entreront même pas dans la salle.